samedi, décembre 13

Actu : De l'art et des cochons





Groink ! Groink ! On le sait, depuis que l’homme est un porc pour lui-même, l’art sert parfois à bouleverser nos représentations. Elle peut-être un outil de subversion, une source de distance et d’ironie jouant avec les normes et les cadres. Mais là, la grande industrie musicale ne rigole pas, elle se fout de notre gueule !
On assiste depuis quelques temps à une sur-valorisation des performances artistiques. Tandis que le prix de certains disques baisse, le prix des concerts lui atteint des records. Bien entendu, la tendance n’est pas nouvelle, nous nous contenterons donc de faire de l’humour à partir de trois exemples majeurs et récents.
Commençons par Hard Candy alias Madonna, qui fait payer ses places jusqu’à 200 euros. Ca fait cher le bonbon. Faudra me dire où sont les loges pour ce prix là ?
200 euros pour aller au Stade de France se faire branler dans tous les sens et pousser sur les barricades de fer jusqu’à en gerber par des hystériques en rute au con et au vit dégoulinant, capable de camper sur la voie publique deux semaines à l’avance pour assister au spectacle et voir grogner une catin en play back. Même pour le Hadj on ne voit pas ça !
En matière d’exploitation de la misère affective et sexuelle, moi je préfère Pigalle. C’est plus pittoresque. Je peux voir les femmes de près, j’ai un contact avec le public et le backstage c’est autre chose ! Quand je reviens on me reconnait. Là bas je suis un bon client. Les jolies filles de l’est m’appelle M’sieur Théo et les beaux garçons du sud Mister T. Et si parfois je suis pris de culpabilité après l’éjaculation, je prends le phénilingus et hop ! me voilà au pied du Sacré Cœur à genou à mon tour, mais devant la vraie Madonne, à demander le pardon et exhorter le salut de mon âme. Je rentre enfin chez moi à vélib peinard en sifflant, heureux comme un pape et fier comme un Bar Tabac. En rentrant, je m’essuie bien les pieds sur le paillasson, éclaire l’entrée avec la lumière de la salle de bain, discretos, je prends deux secondes pour me laver les mains et le casque puis je me blottis enfin contre la femme que j’aime.
Idem pour les récents concerts de l’auteur de Suzanne. Lors de ses derniers show, Léonard Cohen faisait payer jusqu’à 250 euros. Faut comprendre que Léonard s’est fait baiser tout son pognon par son ancienne manager. Pas moins de quatre million de dollars ! Du coup, il arrête la scène pour s’interesser au bouddhisme (dont l'ascétisme est somme toute assez pratique quant on manque de pognon) pendant quelques années. Maintenant, il faut bien renflouer les caisses. Fini les conneries, c’est reparti pour trois heures de concert à l’entendre gémir et se plaindre comme un veau avant d’aller à l’abattoir alors qu’en ces temps de crise tout le monde geint en boucle chaque matin sur France Info. Merde alors ! Pour cinq euros soixante je préfère m’acheter un Kierkegaard ou un Cioran au bouquiniste du coin de la rue. Au moins ça fait travailler les petits commercants.
Dans la série plus c’est nul, et plus c’est cher, la médaille d'or revient à Elton john. Les places de ses derniers concerts variaient entre 75 et 250 euros !!! Même la Queen Elizabeth ne pourrait plus payer pour voir ça. On le sait Elton voit la vie en rose mais à travers des lunettes Serrano. Il aime les bougies, les fleurs, les pantalons bleu ciel et les lunettes fumées comme le jambon de Parme. Il peut avoir le sourire et dormir sur ses deux oreilles de porcin.
Là encore, l’Orient de l’art se trouve à Montmartre. Je préfère aller au cabaret Michou. Pour le même prix, on se marre, on mange et en plus on voit des vrais travelos sur scène !
Qui en profite ? Sûrement pas l’accordeur de piano, ni le roadies qui montent et démontent le matos pendant qu’Elton rentre tout en sueur à l’hôtel Ritz en limousine la coupe de champagne à la main et son sourire découenné.
Mais ces trois exemples ne sont que la mousse de la bière. Difficile de trouver un concert rock ou pop à moins de 45 euros. Alors qu’il est possible d’aller voir de la musique classique pour 15 euros, on doir débourser 45 euros pour aller voir Bernard Lavillier au Zénith, les yeux rouges, jouer au guévariste en faisant l’apologie de la Révolution et de la mentalité "cool Raoul"…..
Beaucoup moins drôle pour le coup, la gueule bourré de bonnes saucisse de Francfort(voir la photo....), Adorno nous avait prévenu des dérives de la musique de masse, ça nous pendait au pif ! Devant une telle situation, on est en droit de s’interroger sur les rapports hiérarchiques qui structurent la relation artiste-auditeur dans la musique populaire aujourd’hui, avant que toute la merde entassée dans les oreilles ne remonte jusqu’au cerveau. Aahhh la la ! A quand du Schönberg chez Michou joué par le Quatuor Tata en queue de pie avec chacun une plume dans le derch ! Salut Michou !! Puisse ta sagesse éclairer le Show Biz (et rends les lunettes à ma grand-mère gouja !) .



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