Si la physique a depuis peu son accélérateur de particules (où en sont d'ailleurs les réparations ?), l'Histoire a son accélérateur de discrimination YES WE CAN! Comme les électrons, laïcité (à la sauce française au vin blanc) et discrimination peuvent être à charge positive et à charge négative YES WE CAN! Les medias pour le coup finissent plus hippocrites que Démocrate YES WE CAN! Un coup noir, un coup blanc, comme une vielle télé des années 50, OBA change de couleur à volonté en fonction de la température ambiante. Chaque couleur pour l'occasion comme un costard du dimanche pour taper dans les mirettes du pasteur et dans la paille de la poutre de l'oeil du voisin à la messe. Avant l'élection pas question de se concentrer sur le symbolisme de la couleur. Touche pas à mon pote ! Ce mec là n'est pas noir ! Depuis c'est le sacre du printemps, les trompettes de Jéricoco !!! Tout le monde danse sur Fela Kuti et relie Senghor dans l'édition pleïade. Les blancs se mettent à l'athlétisme pour avoir des médailles au cent mètres, les immigrés mexicains arrêtent de boire et de battre leurs femmes, tout le monde danse la colegiala autour d'une tasse de bon café colombien pur arabica.
Dire qu'il y a cent ans à peine les noirs marchaient pieds nus et grimpaient dans les arbres se nourrissant de feuilles, d'arbustes ou d'antilopes (attention ceci n'est pas du racisme et n'implique aucun jugement de valeur) YES WE CAN ! Novembre 2008, les pompes impeccablement cirée d'OBA claquent et résonnent dans la maison blanche. Un pas feutré, swinguant légèrement balancé, travaillé comme un solo de George Benson. Et Hop là ! Tout le monde dans le 4X4 familial en jogging avec "Give me the night" à fond les ballons dans Chicag' YES WE CAN ! Les mecs de la CIA partagent la soupe familiale et font les devoirs avec les gosses pendant que Michelle s'épile pour la semaine. YES WE CAN!
En tout cas cet évènement, et c'est le plus important à nos yeux, contredit la thèse Hallydienne qui, dans son célèbre poème Noir c'est Noir inspiré du standard folklorique américain Black is black, juste avant la célèbre variation sur le gris, avance que le noir supprime l'histoire : "Noir c'est noir, il n'y a plus d'histoires". Bien entendu, Johny Halliday pourrait nous accuser (et il l'a déjà fait) de détourner le sens de son adage pour lui faire subir un déplacement sémitique radical de la petite histoire (au pluriel) à la grande Histoire. Il est vrai qu'en matière de lettre nous ne manquons pas d'R (voir les stocks de R sur notre site R.fr) et que nous nous permettons aussi d'étendre le h en H. Nous nous en tirons avec une pirouette non conceptuelle et somme toute assez puérile et stupide en avançant que ce sont les petites histoires qui font les grandes. Les miniscules ne sont-elles pas les conditions de possibilité des majuscules ? Les pompiers, de la petite échelle à la grande échelle ? La petite école de la grande école ? A cela Hallyday nous répond dans une lettre adressée aux parents d'élèves de toutes les couleurs de l'arc en ciel : "oui mais avec l'autorisation des parents et des professeurs". A cela nous répondons : "Oui mais dans une structure politique basée sur des géométries euclidiennes" Or, nous rappelons que nous avons su penser des espaces non euclidiens qui nous permettent de remettre en question la stabilité même et le fondemement de tels repères sociaux culturels. Par conséquent, c'est nous qui avons raison.
D'ailleurs d'après nos récentes et pointilleuses études statistiques, les gens ont moins peur dans le métro depuis l'élection d' OBA. Ma voisine portuguaise dont le Bon sens est infaillible le dit elle même "Je ne vois plus Barbès de la même manière" ou encore "J'ose aller à Clignancourt". Mon petit doigt m'a même dit (et pour quelle raison me raconterait-il des bobards ?), que les murs des barres de banlieues s'étaient repeint tout seul. On a même déjà inventé un nom pour ceux qui sont déjà morts d'un trop de présidentielle américaines : l'Obardose. Serait-ce le Nouvel Age, l'ère du Berceau tant attendue ? En tout cas de nombreux ménestrels, poètes et troubad'ours suivent le rythme emportés par la folie rythmique de l'Afrique et des Caraïbes (voir video de la compagnie créole). Conclusion, Si on note une augmentation à la vente de pantalon marron style africain, de boubous kenyan, et de poster Bob Marley (relativement impressionnante en cette période de crise économique et de baisse du pouvoir d'achat), les noirs sont toujours ceux qui se les gèlent en vendant des Tours Eiffels lumineuses au Trocadero pendant que le congo est en proie aux lions. Mais comme disait James Brown : "Say it loud I'm black and I'm proud !"
Théophile
3 commentaires:
Bravo pour ce post très drôle et plein d'esprit ! Comme un clodo mettant 20 centimes au fond de son chapeau pour amorcer la pompe, voici le premier commentaire. Vive l'amérique, vive l'homme, et vive Georges Benson.
Quand vous dites "les noirs", je ne vois pas de quoi vous parlez, peut-être s'agit-il des Noirs ?
Merci pour ce commentaire ismael.
Je dois te répondre : oui. Quand nous disons "les noirs" on parle des "Noirs". Noir c'est noir. Étonnant, non ?
Merci de repasser de temps en temps (et je ne parle pas de tes chemises).
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